CBDC et danger d’un dollar canadien numérique

CBDC au Canada

La Banque du Canada, via son site Internet, consulte actuellement les Canadiens sur son projet de création d’une CBDC et de la création d’un dollar canadien numérique.

LogiqueTechno s’est penché sur le sujet pour vous.

Qu’est-ce qu’une CBDC?

Une CBDC (Central Bank Digital Currency) est une monnaie numérique émise et contrôlée par une banque centrale, au Canada, la banque centrale est la Banque du Canada. Contrairement aux cryptomonnaies telles que bitcoin ou l’Ethereum, les CBDC sont des formes numériques des devises nationales existantes, telles que le dollar américain, l’euro, le yen ou le yuan. Alors que les discussions sur les CBDC ont gagné en popularité ces dernières années avec l’arrivée du Bitcoin, il est important de comprendre les dangers potentiels associés à leur mise en œuvre.  Dans cet article, nous examinerons en détail certains des principaux risques et inconvénients du déploiement des CBDC au Canada.

Confidentialité et surveillance accrues

L’une des préoccupations les plus courantes concernant les CBDC est la perte potentielle de confidentialité financière. Comme les CBDC fonctionnent sur des technologies de registre distribué (DLT) ou de blockchain, les banques centrales peuvent théoriquement accéder à toutes les informations des transactions individuelles et corporatives, y compris les détails personnels des utilisateurs. Cela soulève des inquiétudes quant à la vie privée des individus, car cela permettrait aux autorités de surveiller et de suivre les dépenses et les habitudes de consommation de manière plus précise. Elle pourrait même interdire à un individu de consommer un bien ou un service en fonction de son état de santé et de ses médicaments consommés, de son âge, de sa santé financière ou selon l’heure du jour. La même chose s’appliquerait au niveau des petites, moyennes et grandes entreprises du Canada.

Risque de cybersécurité et de piratage

La nature numérique des CBDC expose les utilisateurs à des risques de cybersécurité accrus. Les pirates informatiques pourraient cibler les plateformes de CBDC pour voler des fonds ou accéder à des informations personnelles ou corporatives sensibles. Les cyberattaques pourraient également perturber le système de CBDC, entraînant des interruptions de service et une perte de confiance des utilisateurs et même déstabiliser l’économie d’une entreprise ou même d’un pays.

Instabilité du système financier

L’introduction des CBDC pourrait potentiellement perturber l’équilibre du système financier existant. Des fuites de capitaux pourraient se produire si les détenteurs de CBDC décident de retirer rapidement leurs fonds des banques commerciales pour les détenir directement auprès de la banque centrale. Cela pourrait entraîner une instabilité financière et nuire aux banques commerciales, ce qui pourrait nécessiter une réglementation et une gestion prudente de la part des autorités. Cela pourrait même amener les banques centrales à vouloir nationaliser les banques commerciales et ainsi, pour le gouvernement, exercer un contrôle totalitaire sur l’économie du pays.

De plus, la Banque du Canada, devra décider comment elle compte stabiliser et empêcher la fluctuation d’un dollar canadien numérique afin que sa valeur soit toujours égale à un dollar canadien papier. Va-t-elle y aller avec des onces d’or en contrepartie? Des dollars américains?  Rien n’est dévoilé à cet effet sur le site Internet de la Banque du Canada.

Techniquement

En termes techniques, pour émettre une monnaie numérique, son émetteur a la possibilité de créer sa propre infrastructure, ce qui est très coûteux et lourd, ou a la possibilité d’utiliser un autre réseau, par exemple, l’Ethereum. En ce moment, plus de 75% des cryptomonnaies émises dans le monde le sont à partir du réseau Ethereum. Ce réseau permet de développer des applications et aussi de miner des unités sans aucune empreinte écologique.

Techniquement, cela prend aussi un réseau solide pour s’assurer d’un niveau élevé de transactions à la minutes. Par exemple, le réseau Bitcoin a cette faiblesse de ne pas pouvoir engendrer un grand nombre de transactions à la seconde.  Le Bitcoin est actuellement capable de seulement 7 transactions à la seconde.  Le réseau Polygon quant à lui offre une plus grande capacité avec 7 000 transactions par seconde, soit 42 000 transactions à la minute.  L’Ethereum 2.0 finira par offrir une possibilité de 20 000 à 100 000 transactions à la seconde.

Sur quel réseau sera bâti la CBDC de la Banque du Canada?  Rien à ce sujet ne circule pour le moment.

Exclusion financière

Bien que les CBDC puissent potentiellement favoriser l’inclusion financière en fournissant un accès aux services financiers aux populations non bancarisées, il existe un risque d’exclusion accrue pour ceux qui n’ont pas accès à la technologie ou aux compétences numériques nécessaires. Les personnes âgées, les populations rurales et les individus à faible revenu pourraient être désavantagés si la transition vers les CBDC n’est pas accompagnée de mesures visant à garantir l’égalité d’accès et à atténuer les disparités numériques.

Stabilité et politique monétaire du Canada

La mise en place de CBDC pourrait avoir des implications sur la politique monétaire et la stabilité financière. Les mouvements rapides des dépôts des banques commerciales vers les CBDC pourraient affecter la capacité des banques à collecter des dépôts et à générer des revenus à partir des prêts. Cela pourrait également influencer la manière dont les banques centrales mettent en œ

Comment serait déployé une CBDC au Canada?

Pour le moment, la Banque du Canada étudie la possibilité de lancer une CBDC, mais aucun plan spécifique n’a encore été finalisé. C’est le parlement canadien qui autorisera la Banque du Canada à émettre sa CBDC, le dollar canadien numérique. Aucun parti politique canadien n’a dans son programme, au moment d’écrire ses lignes, un plan de lancer une CBDC.

Pour vous, si vous êtes de citoyenneté canadienne, c’est à surveiller de près.

 

 

Suggestions de lecture

Leave a Comment